La danse dans tous ses états

Sugar Dance de la chorégraphe et danseuse Marie-Caroline Hominal
©Emilie Marron

La chorégraphe et danseuse Marie-Caroline Hominal, installée sur Genève, débarque sur la scène de l’ADC à la fin de ce beau mois d’avril pour deux spectacles aux antipodes l’un de l’autre. Tandis que le premier nous entraîne dans un charivari de talents et d’artistes, le second nous met face à la danseuse et ses multiples facettes. Deux spectacles, une chorégraphe, deux expériences de danse qui nous ne donnent qu’une seule envie : leur emboîter le pas. 

 

Du sucre sur les doigts

C’est un spectacle qui était l’un des premiers à se voir couper l’herbe sous le pied en 2020. Si les représentations avaient bien eu lieu – visages masqués, comité réduit, et contraintes par dizaines – pour l’ADC l’expérience se devait d’être réitérée dans de meilleures conditions. Sugar Dance revient alors sur scène du 27 au 29 avril pour un spectacle aussi intergénérationnel qu’interdisciplinaire. Autour de la danseuse et chorégraphe, sur scène, nous retrouvons huit artistes. Danseurs et danseuses oui, mais aussi musiciens, chanteurs, comédiens, qui se rassemblent pour créer une troupe unique en son genre. Dès le départ, l’étonnement est au rendez-vous. Nous sommes voyeurs de leur répétition, spectateurs intrus qui regardent sans se faire voir ces artistes évoluer sur scène, s’entraîner, reprendre, jusqu’à ce qu’il nous semble arriver à un aboutissement, un spectacle fini, ou alors peut-être pas. Nous passons des feux des projecteurs qui illuminent la scène et ses protagonistes de manière blafarde, aux ampoules des loges, aux lumières tamisées des couloirs menant à la scène. C’est un entre-deux, un passage des coulisses à la représentation auquel le public est invité à participer. Si ce spectacle a été imaginé avant que la vague Covid ne déferle sur le monde, il prend une saveur toute particulière après les nombreuses souffrances du monde la culture. Tout à coup la répétition, les échanges entre les acteurs, danseurs, chanteurs, les préparatifs, deviennent un bijou. Le spectacle terminé n’a plus tellement d’importance, car les artistes sont le spectacle à eux seuls. 

Sugar Dance de la chorégraphe et danseuse Marie-Caroline Hominal ©Emilie Marron

Personnalités multiples 

Après avoir été la danseuse dans Sugar Dance, Caroline Hominal se fait plus plurielle que jamais dans Eurêka. Sur la petite scène argentée et scintillante qu’elle occupe, elle se joue de tous les personnages. De la sorcière chevauchant son balais, elle devient Cardi B, avant d’épouser les traits de John Cage, puis de plonger dans une abstraction des plus géométriques. S’inspirant de tout ce qui l’entoure, du folklore à la pop culture, en passant par ce qui secoue l’actualité et la culture contemporaine, la chorégraphe devient un manège à elle seule, nous entraînant dans sa folie pour notre plus grande joie. 

 

Sugar Dance, du mercredi 27 au vendredi 29 avril à 20h
Eurêka, samedi 30 avril à 19h, Pavillon ADC, Place Sturm 1, 1206 Genève, informations complémentaires et réservation sur
www.pavillon-adc.ch