ÉDITO

Mai 2025. Treize ans déjà. L’âge où l’on frôle l’adulte mais où l’on s’obstine à rêver plus grand que soi. Treize ans de papiers froissés et de pages dépliées, d’idées en cavale, de nuits blanches à noircir du sens. Treize ans à faire sortir la culture de ses gonds, à l’emmener en balade, à lui tendre un miroir… ou à lui tirer la langue. Go Out! est né d’un élan, d’un éclat, d’un besoin de faire vibrer Genève à hauteur d’émotion et de déraison.

Depuis 2012, on a tout tenté : bousculer les formats, électrocuter la tiédeur, préférer le frisson à la friction. Filer doux ? Jamais. Se contenter ? Très peu pour nous. On s’est laissé guider par le chaos lumineux des idées, par les coups de cœur qui cognent et les artistes qui dérapent avec grâce. Et quand le monde s’endort sur ses certitudes, nous, on fait claquer les pages pour le réveiller à coups de poésie urbaine, de fulgurances visuelles et de textes qui mordent.

Treize ans, ce n’est pas juste un anniversaire, c’est une manière d’être au monde : curieux, insatiables, parfois borderline, souvent borderline… mais toujours borderline sur le bon bord. Celui qui penche vers l’audace, le doute fertile, le plaisir de voir autrement. Go Out! n’est pas un magazine, c’est un cri sous blister, un clin d’œil à celles et ceux qui osent encore lever les yeux et la voix.

Cette année, on a mis les bouchées doubles et les clichés au placard. On a laissé les mots danser, les visuels divaguer, les talents déborder. Rien n’est trop beau pour vos pupilles exigeantes. On ne fait pas dans le prévisible, on préfère l’inattendu, la collision, l’émulsion. Et si nos pages vous chatouillent, tant mieux : on préfère l’écho au silence poli.

Je dédie ces 13 bougies à mon équipe de feu, sans qui l’impossible aurait gardé son nom. À celles et ceux qui tiennent la barre, même quand la mer est d’encre : Ambre, Lisa, Rreza, Louis, Mishima – vos prénoms claquent comme une promesse tenue. Puis vous, nos lecteurs, nos regardeurs, nos relayeurs de lumière. Merci de faire de cette aventure une traversée plus sensorielle que commerciale, plus charnelle qu’Instagrammable. Grâce à vous, ce magazine continue d’échapper à la gravité. Grâce à vous, on peut encore croire qu’un papier peut avoir du souffle.

Alors, prêts pour la suite ? Nous, oui. Plus que jamais. Treize et infinis.

Mina Sidi Ali

 

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