Interview de Fabrice Eboué

©John Waxxx

Impertinent sur la forme, pertinent sur le fond. Telle est la structure des spectacles de Fabrice Eboué. Avec Plus Rien à Perdre, sa troisième mouture résolument caustique, le stand-upper révélé au Jamel Comedy Club confirme son attrait pour l’humour grinçant. C’est bien simple, tout le monde passe sous le coup de ses punchlines aiguisées, les religions, les vegans, les complotistes… En vue de sa présence prochaine au Théâtre du Léman, l’homme de scène nous a accordé un entretien. Extraits.

Expliquez-nous la genèse de votre troisième spectacle Plus Rien à Perdre.

Je fonctionne toujours de la même manière pour créer mes spectacles, c’est-à-dire que je m’inspire de ma vie quotidienne. Quand je sors, quand je vais chez le médecin etc… je prends constamment des notes des situations et j’essaie de tourner le tout en dérision. 

Cela nécessite une préparation particulière de jouer dans des villes différentes ? Et plus particulièrement à Genève ?

Je m’informe un peu sur la ville dans laquelle je joue bien sûr, après le déroulement du spectacle reste le même, je n’enlève pas des vannes parce que je joue ailleurs qu’en France par exemple, je pense que les suisses sont à même de comprendre ce qu’il se passe dans l’hexagone. 

Thématique présente dans votre spectacle, le phénomène vegan sera au centre de votre prochain long-métrage, pouvez-vous nous en dire plus ?

En effet, on commence le tournage d’ici cet été voire cet automne. Je trouve que le phénomène grandissant du véganisme est un thème intéressant. On se retrouve de plus en plus au sein d’une société manichéenne qui nous impose indirectement une façon de consommer et j’ai bien envie de traiter ceci au cinéma, tout en se marrant bien évidemment.

Quel souvenir gardez-vous de vos années au Jamel Comedy Club ?

C’était vraiment une belle aventure qui a duré un peu plus de trois ans. Ce qui est marrant c’est que lorsque je suis en représentation, il est fréquent que je fasse les mêmes scènes qu’au temps du Jamel Comedy Club, du coup parfois j’ai l’impression que mes camarades m’attendent en coulisses !

Avant d’opter pour le stand-up vous faisiez partie du club Splifton sous le nom de Mr Faf ou encore Docteur Fabrice, vous auriez-pu vous lancer dans le rap à défaut du stand-up ?

J’ai toujours été un grand fan de rap c’est vrai. À l’époque avec mes potes on aimait bien se la jouer gangsta, mais le problème c’est que j’avais beau être doué niveau textes, je n’étais absolument jamais dans le rythme ! Au final c’est une bonne nouvelle pour l’industrie musicale que je n’ai pas continué dans cette voie.

Plus jeune, vous vous êtes rendu avec Aelpeacha et Thomas N’Gijol sur la tombe d’Eazy-E…

Ce mec était l’un des pionniers du rap West Coast avec son crew N.W.A et il m’a beaucoup influencé, donc pour moi ce fut un véritable pèlerinage que d’aller en Californie me recueillir au Rose Hills Memorial Park.

Quel est selon vous le meilleur album de rap de tous les temps ?

Sans conteste The Chronic de Dr Dre. Cet album représente à lui seul l’âge d’or du rap américain.

Je vous laisse le mot, la phrase ou le monologue de fin.

J’invite tous les Suisses à venir voir mon spectacle où on peut rire de tout sans tabou !

Plus rien à Perdre de Fabrice Eboué
le 28 mars au Théâtre du Léman