IMAGES D’INTIMITÉ & INTIMITÉ DES IMAGES

Alternate Ending d’Alina Frieske (2022)

L’intime est au cœur de la dernière exposition « Making Light of Every Thing » présentée au Centre de la photographie de Genève. Regroupant les travaux de douze artistes, l’exposition explore la notion d’intimité au moyen de procédés photographiques et artistiques divers comme l’image fabriquée, l’image générée par l’intelligence artificielle, le photomontage ou encore le jeu vidéo. Jouant avec les nouvelles technologies, les œuvres exposées offrent à voir des créations expérimentales novatrices où se mêlent rêve et mémoire, souvenir et songe. Une plongée visuelle dans l’insaisissable, aussi surprenante que viscérale, à découvrir jusqu’au 28 avril. 

 

Comment traduire un sentiment aussi insaisissable, mystérieux et personnel que l’idée d’intime par le biais de la photographie ? Telle est la question que se sont posés les douze artistes suisses comme internationaux qui participent à l’exposition « Making Light of Everything » organisée par le Centre de la photographie. Sans chercher à illustrer des situations distinctement intimes, les artistes proposent une réflexion novatrice et pleine de sensibilité autour des différents rapports à ce sentiment aussi subjectif que fugace. Expérimentant divers procédés de manipulation de l’image tels que le photomontage, le collage, la création par intelligence artificielle, la mise en scène ou la modification en laboratoire, les œuvres exposées témoignent des nombreuses formes que peut revêtir la notion d’intimité.

Jacks de Leigh Merill, (2019)

Mettant en évidence le caractère évanescent et vulnérable de la mémoire, Akosua Viktoria Adu-Sanyah, Sara De Brito Faustino et Mathieu Bernard-Reymond explorent le terrain brumeux des souvenirs dont les images s’impriment inexorablement dans notre esprit. Créant une forme de poésie visuelle où la frontière entre réalité et imaginaire s’entrelacent et se confondent, les photographies offrent à voir des moments suspendus et muets racontant des fragments de vie issus du for intérieur des artistes. Le photographe et directeur artistique originaire de Brooklyn Charlie Engman démontre l’incapacité de l’intelligence artificielle à concevoir des représentations de l’intimité corporelle au moyen d’images expérimentales qui encouragent la réflexion. Les projets d’Emma Bedos, Alina Frieske et Moritz Jekat portent quant à eux leur regard sur les liens intimes qui façonnent les relations amoureuses, amicales et familiales entre proches. Les images exposées questionnent la circulation ininterrompue des images ainsi que la place des interfaces digitales au sein des relations humaines. La thématique de l’espace comme lieu d’intimité se retrouve parmi dans les travaux de Leigh Merrill, Taiyo Onorato & Nico Krebs et Martin Widmer. La première métamorphose des espaces urbains familiers et mystérieux en employant la technique du collage, alors que les autres entreprennent un travail autoréflexif dont le point de départ n’est autre que leurs propres images. Enfin, l’intimité de la pratique artistique est exprimée par les œuvres colorées et abstraites de l’artiste allemande Jessica Backhaus, et les images vaporeuses du Zurichois Peter Hauser fabriquées à partir de papiers colorés. 

Révélant les aspects les plus confidentiels et sensibles de l’âme, le parcours photographique proposé par Claus Gunti et Danaé Panchaud est à découvrir absolument avant le 28 avril.

From the I think I de Mathieu-Bernard Raymond (2022)

 

MAKING LIGHT OF EVERY THING
Jusqu’au 28 avril 2024

Centre de la photographie Genève
Rue des Bains 28, 1205 Genève
11h à 18h, fermé les lundis
www.centrephotogeneve.ch