Il était une fois…la Nuit des Musées

Le Musée d’Ethnographie de nuit ©DR

Un samedi soir où les rues s’adoucissent, où les trams semblent glisser plus lentement, comme pour ne pas déranger. La Nuit des musées revient le 17 mai, et avec elle cette sensation rare : celle d’habiter sa ville autrement. De circuler entre les lieux de savoir comme on le ferait dans un rêve — sans contrainte, sans logique stricte, guidé uniquement par la curiosité.

La ville en clair-obscur
Dès 18h, Genève devient carte aux trésors. Une trentaine d’institutions ouvrent grand leurs portes, et ce ne sont pas de simples visites : c’est un ballet d’expériences, un festival de récits, une partition jouée sur plusieurs scènes. Le fil rouge de cette édition ? Les contes et légendes. Un thème qui va comme un gant à la nuit — propice aux histoires, aux secrets, aux voix basses et aux regards allumés.

Musique, vitraux et quiz décalé
Le Musée Ariana résonne au son des “Troubadouresses électriques”, groupe mêlant médiéval et pop sous les dômes de céramique, et les Jardins botaniques vibrent d’un concert immersif dédié… aux insectes. Pendant ce temps, à la Bibliothèque de Genève, Marie-Thérèse Porchet réinvente le quiz culturel avec l’irrévérence qu’on lui connaît.

Des plantes qui chantent, des monstres en lumière
Au Centre de la photographie, un “concert de plantes” brouille la frontière entre nature et culture, tandis qu’au Musée d’histoire des sciences, des monstres naissent à la lampe de poche dans un atelier de lightpainting aussi poétique qu’étrange. C’est ça aussi, la Nuit des musées : l’étonnement glissé dans les interstices du familier.

Le CERN, la Croix-Rouge, la BD… Genève se réinvente
Même les institutions les plus sérieuses se laissent emporter. Le CERN projette une performance visuelle inédite avec CineGlobe, quand la Villa Sarasin — futur musée de la BD — fait tourner les photocopieuses pour un atelier fanzine. À la Croix-Rouge, les contes prennent des accents du monde entier avec “Voix du monde”, une veillée à hauteur humaine dans un lieu chargé de gravité.

Le MEG sort les plumes et les paillettes
Au Musée d’ethnographie, place au grand écart joyeux : un karaoké drag animé par Amal Alpha, où mythes et tubes cultes se croisent sur fond de paillettes. Un clin d’œil décalé à la tradition orale, dans un lieu qui d’habitude parle bas et droit.

Un ticket pour vagabonder
Pour dix francs — ou gratuitement pour les moins de 18 ans — on circule librement, des navettes TPG spéciales reliant les lieux. Il ne s’agit pas de tout voir. Il s’agit de se perdre, volontairement. De suivre un rire dans un couloir, une lumière tamisée derrière une verrière, un morceau de musique entendu à demi.

Une ville qui se raconte autrement
La Nuit des musées, ce n’est pas seulement visiter. C’est écouter, toucher, ressentir. C’est Genève qui se met à nu, sans trop d’effets, avec justesse. On repart un peu plus léger, un peu plus vaste, avec dans la poche quelques images, quelques voix, et cette sensation rare : avoir vécu quelque chose de beau, ensemble, au cœur de la nuit.

La nuit des Musées. Samedi 17 mai dès 18h
https://nuitdesmusees-geneve.ch