GIFF: kaléidoscope d’émotions
Critique The Chronology of Water © Les films du Losange
Du 31 octobre au 9 novembre, le Geneva International Film Festival (GIFF) revient pour sa 31e édition, fidèle à son ADN : brouiller les frontières entre cinéma, séries et arts immersifs. Un festival comme un terrain de jeu où la technologie flirte avec la poésie visuelle, et où la créativité s’impose comme fil conducteur. On a arpenté la programmation — voici nos coups de cœur.
HALLOWEEN SPECIAL: WALKING DEAD – 15 ans de frissons et de fous rires
Le GIFF ouvre les festivités avec une soirée d’Halloween qui promet d’être… infectieuse. Quinze ans après ses débuts, The Walking Dead revient d’entre les morts pour une séance commentée en direct par Yacine Nemra et Marion Agoston. Un duo aussi irrévérencieux qu’hilarant, prêt à revisiter l’univers gore de la série culte avec une touche de stand-up et de sang froid (ou presque). Vendredi 31 octobre, 21h30 – Cinérama Empire
THE DANISH WOMAN – les tempêtes du quotidien
Après Woman at War, Benedikt Erlingsson signe une nouvelle ode aux femmes insoumises. Dans The Danish Woman, on suit une retraitée danoise installée à Reykjavik, interprétée par la fascinante Trine Dyrholm, dont la rigueur militaire secoue la quiétude de son voisinage. Sous ses airs de satire domestique, la série interroge avec humour et mélancolie le poids des conventions et la colère rentrée d’une génération trop souvent invisible. Lundi 3 novembre, 20h15 – Les Cinémas du Grütli (Salle Simon)
UN POETA – la beauté cabossée des mots
Dans ce drame colombien signé Simón Mesa Soto, la poésie devient un acte de résistance. Óscar, poète désenchanté, rencontre Yurlady, une adolescente d’un milieu modeste au talent brut. De ce duo naît une relation à la fois poétique et tragique, où l’ambition, la tendresse et la fatalité se mêlent dans un désordre profondément humain. Un Poeta frappe par sa sincérité et la douceur fragile de ses silences. Dimanche 2 novembre, 16h30 – Théâtre Pitoëff / Mercredi 5 novembre, 14h30 – Cinérama Empire
UN POETA © Juan Sarmiento G.
THE CHRONOLOGY OF WATER – Kristen Stewart, côté caméra
Après des années devant l’objectif, Kristen Stewart passe derrière et signe un premier film viscéral. Adapté des mémoires de Lidia Yuknavitch, The Chronology of Water explore les eaux sombres du trauma et de la renaissance. Lidia (Imogen Poots, magnétique) y lutte contre ses fantômes à travers la littérature, dans une mise en scène brute, presque cathartique. Une œuvre trempée dans la douleur et la lumière. Dimanche 2 novembre, 19h30 – Théâtre Pitoëff / Jeudi 6 novembre, 14h00 – Cinérama Empire
GOUROU – Pierre Niney x Yann Gozlan
Après avoir enfilé l’épée du Comte de Monte-Cristo, Pierre Niney s’improvise maître à penser sous la direction de Yann Gozlan. Gourou nous plonge dans les dérives d’un coach charismatique, figure fascinante et inquiétante à la fois, happé par sa propre soif de contrôle. Thriller psychologique au cordeau, co-écrit par Niney, le film questionne la séduction du pouvoir et la fragilité de ceux qui s’y laissent prendre. Vendredi 7 novembre, 20h00 – Théâtre Pitoëff
Pierre Niney dans Guru (c) DR
MOTHER – la foi mise à l’épreuve Strugar Mitevska (réalisatrice de Dieu existe, son nom est Petrunya) s’empare cette fois de la figure de Mère Teresa, non pas en sainte, mais en femme confrontée au doute. En 1948, la religieuse doit choisir entre les règles de son ordre et la compassion humaine. Mother est une relecture audacieuse, presque hérétique, qui bouscule les certitudes avec une douceur implacable. Mercredi 5 et samedi 8 novembre, 20h00 – Cinérama Empire
Mother (c) DR
Le GIFF 2025 s’annonce comme un kaléidoscope d’émotions et d’audaces, un espace où la création s’invente à chaque projection. À Genève, le mois de novembre aura des airs de laboratoire, de catharsis et de fête
Geneva International Film Festival
du 31 octobre au 9 novembre
