Genève à l’heure du design

En à peine cinq éditions, le Salon du Design s’est démarqué sur la scène européenne comme un rendez-vous incontournable. Fondé par deux passionnés, il rassemble à nouveau en 2023 une trentaine de marchands venus de Suisse, mais aussi du reste de l’Europe. Le Pavillon Sicli se verra alors investir une nouvelle fois cette année de pièces de collection d’une grande rareté, mais aussi d’objets plus accessibles, faisant de ce salon un événement aux multiples facettes où chacun peut trouver sa propre perle rare. À quelques semaines de l’événement, qui prendra place les 28 et 29 octobre, nous avons rencontré sa cofondatrice, Corine Stübi, qui a donné vie à ce projet avec son compagnon Yanick Fournier, avec qui elle dirige la galerie lausannoise Kissthedesign. Portrait d’un rendez-vous devenu en quelques années un incontournable de la scène du design européen. 

Pouvez-vous revenir avec nous sur la genèse de ce projet ?
Mon compagnon Yanick Fournier et moi-même évoluons dans le milieu du design depuis de nombreuses années. Nous possédons une boutique à Lausanne, Kissthedesign, spécialisée dans les pièces du 20ème siècle, c’est donc un univers que nous connaissons très bien. Mais en Suisse romande, nous n’avions pas l’impression de bénéficier d’une plateforme mettant réellement en valeur les objets vendus par nous-mêmes et nos confrères. C’est alors que nous est venue l’idée de créer cet événement qui nous manquait, un salon consacré au design du 20ème siècle rassemblant des professionnels du milieu. Nous nous sommes lancés, et nous voilà cinq éditions plus tard !

Espace moderne ©Pauline Aellen

Depuis 2017, comment le salon a-t-il évolué ?
Le projet a rapidement pris racine. Les marchands spécialisés ont répondu présent, et le public aussi, qui était heureux de pouvoir les retrouver tous réunis dans un lieu unique. Au fil des ans, nous avons grandi dans le Pavillon Sicli, jusqu’à l’occuper en totalité aujourd’hui. Les marchands présents sur le salon viennent de Suisse, mais aussi du reste de l’Europe, avec plusieurs d’entre eux basés en France et en Belgique notamment. Le Salon du Design est vite devenu un incontournable des foires, attirant des visiteurs professionnels de Paris et de Londres.

Aujourd’hui, quelles pièces font l’objet de toutes les convoitises ?
Nous avons constaté un engouement particulier pour des pièces plus rustiques, c’est une des tendances qui se démarque. Mais en réalité je crois que ces dernières années sont avant tout marquées par un retour à l’éclectisme et au mélange des styles. Une chaise Méribel de Charlotte Perriand s’associe à une armoire chromée des années 70, et à un fauteuil danois reprenant tous les codes du design scandinave. Le public recherche des pièces capables de s’associer ensemble pour créer un univers qui leur est propre, et le Salon propose une grande variété de styles et de créateurs pour que chacun trouve son bonheur.

Eames Special Collection ©DR

Encore une fois cette année nous attendons des pièces de design de collection très recherchées. Pouvez-vous nous donner un aperçu de ce que nous allons découvrir au Pavillon Sicli ?
Nous sommes très fiers de pouvoir dire que nombre de nos marchands réservent leurs pièces d’exception pour le Salon, des créations de qualité muséale que l’on retrouve aujourd’hui dans les institutions consacrées au design. Parmi celles-ci nous sommes heureux de pouvoir présenter au public la table SAMO de Carlo Scarpa, une pièce d’exception, l’enfilade WOGG12 de Trix & Robert Haussmann, et l’armoire PAVATEX SCHRANK du célèbre designer suisse Willy Guhl. Je pense que l’atout du Salon est sa capacité à réunir des objets et du mobilier plus accessible à du design de collection d’une immense rareté.

Cette édition est également marquée par un événement phare, une exposition consacrée au duo Charles & Ray Eames, portée par Uniquement Vôtre et Vitra. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce qui nous attend ? 

En effet, Uniquement Vôtre et Vitra présenteront en première mondiale la réédition de La Chaise dessinée par Charles & Ray Eames en 1948 dans le cadre d’un concours du MoMA. Nous pouvons là aussi parler de pièce muséale, la réédition de Vitra étant limitée à 75 exemplaires, dont six destinés à la Suisse. La passion des marchands qui viennent exposer à Genève, et qui prennent un immense plaisir à partager leur savoir sur le monde merveilleux qu’est celui du design comptent aussi parmi les moments forts du Salon.