Gallops : odyssée hippique et épique
La Khazneh ou le trésor en arabe aux portes de Pétra, lieu d’arrivée de Gallops © R&B presse Pascal Renauldon
Après avoir sillonné les déserts du Maroc, du Rajasthan et de Oman, Gallops nous a embarqués l’automne dernier dans un raid équestre dans la spectaculaire vallée du Wadi Rum en Jordanie. Durant 1 semaine, plus d’une centaine de cavaliers-aventuriers – dont une équipe suisse – ont galopé sur les sables ocres scintillants d’un désert lunaire sur près de 200 kilomètres pour terminer dans la mythique cité perdue nabatéenne de Pétra.
Ce Paris-Dakar équestre revient l’automne prochain pour une 5ème édition, du 12 au 19 novembre dans le Sahara tunisien. Avis aux jockeys suisses avides d’aventures sportives, hors-normes et humaines !
Gallops: raid équestre inouï
Mener plus de cent cavaliers et chevaux, des portes du spectaculaire désert du Wadi Rum à la cité perdue aux mille visages, Petra, c’est le pari fou et audacieux d’un duo de passionnés – Bady Kebir et Benoît Perrier de Gallops. Leur concept ? Un raid équestre qui prend toujours place dans un désert lointain aux paysages à couper le souffle. L’objectif? Découvrir des sites spectaculaires à travers une course d’endurance et d’orientation où le bien-être des chevaux est la priorité absolue. Les cavaliers – qu’ils soient débutants ou chevronnés – ne sont pas là pour gagner à tout prix la course mais davantage pour développer un esprit de solidarité ainsi que le dépassement de soi. Il y a deux seuls pré-requis pour participer : la maîtrise des trois allures et le partage de certaines valeurs dont l’esprit d’équipe, le respect et surtout avoir la soif d’aventure!
Ainsi, après avoir parcouru les déserts d’Oman, du Maroc et de l’Inde, Gallops s’est déroulé en Jordanie sur les traces de Lawrence d’Arabie, dans la scénographie extraordinaire du Wadi Rum ayant servi de décor pour plusieurs films Hollywoodiens. On a eu la chance d’accompagner cette chevauchée épique composée de vingt équipes dont une représentant la Suisse. Le voyage était également ouvert aux accompagnants « non cavaliers » (conjoints, enfants ou amis) auxquels il était proposé un programme afin de découvrir une nouvelle destination de façon originale. Au menu entre autres, une exploration du désert en 4×4, une virée en bateau depuis Aqaba (l’unique port et station balnéaire du pays) avec plongée sous-marine dans la Mer Rouge, une visite de Petra, cité historique qui depuis 2007 est l’une des sept nouvelles merveilles du monde. Et surtout la rencontre avec une population locale comme les bédouins du désert qui ont collaboré à l’organisation au niveau du transport et du logement. Les participants ont tous dormi dans des tentes au beau milieu du désert. Une expérience unique de pouvoir admirer un spectacle fascinant, celui d’un ciel pur étoilé.
Émotions fortes
Au-delà de la compétition et du voyage singulier, Gallops est avant tout une aventure humaine. Les cavaliers forment des équipes de 5 participants qui ne se connaissent pas forcément au préalable et ils montent des chevaux locaux, c’est-à-dire qu’ils ne connaissent pas la monture avec laquelle ils vont enchaîner les kilomètres. Durant 5 jours, ils doivent suivre l’itinéraire à l’aide d’un GPS seulement. La cohésion de groupe et la complicité sont primordiales et Gallops favorise ces valeurs d’entraide et de solidarité! À l’instar, des retrouvailles en soirée qui aident également à forger des moments forts. Ainsi, parmi les temps mémorables, on citera la fameuse et légendaire White Party des Gallops dans le cadre spectaculaire du Wadi Rum, désert rendu célèbre par Lawrence d’Arabie, doté de dunes ocres et jaunes, tranchées par des falaises de grès, façonnées par le vent, le sable et l’eau: un tableau naturel à couper le souffle!
Autre anecdote touchante et inspirante humainement, c’est la participation de la cavalière belge Émeline Parmentier, victime d’un accident de voiture et amputée des deux jambes à 23 ans. La jeune participante a transmis à tous un vraie leçon de courage et d’optimisme! Une autre connexion marquante fût celle créée entre certains cavaliers et chevaux. Durant les 5 jours de raid, des duos inséparables se sont ainsi formés et trois jockeys ont décidé d’acquérir leur cheval jordanien et le ramener avec eux! À noter qu’à chaque édition de Gallops, les animaux locaux sont soigneusement sélectionnés et leur bien-être est surveillé en permanence et de manière approfondie tout au long de la course par quatre vétérinaires.
Couronnement homérique
La fin de la chevauchée est toujours un moment crucial. Ici, Gallops a choisi une ligne d’arrivée qui restera gravée dans la mémoire de tous les participants : Pétra. Vieille de 2000 ans, la cité nabatéenne est inscrite au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Le site archéologique abrite de nombreux monuments romains, byzantins ou bédouins comme le Monastère, le théâtre, et des tombeaux royaux et temples creusés dans la roche dont La Khazneh (le trésor en arabe). C’est devant cette dernière que les cavaliers issus de toute l’Europe et d’aussi loin que l’Argentine, les États-Unis, l’Indonésie et le Japon sont arrivés émus. Avant d’y accéder, chacun des participants s’est introduit dans le Siq, un chemin sinueux enserré par des murs de grès de 70 mètres de haut. On croit voir apparaître le monument après chaque virage. Il faut rester à l’affût. Il surgit entre deux courbures quand on ne s’y attend plus, mystique et majestueux. Taillé dans la roche rose aux alentours du Ier siècle av. J.-C., sa façade s’élève à plus de 40 mètres de haut. À l’intérieur – trois salles inaccessibles à la visite – auraient abrité le tombeau de Arétas IV, roi des Nabatéens.
Toutes les valeureuses équipes ont réussi à franchir la ligne d’arrivée et c’est qui compte avant tout pour Gallops. Une odyssée équestre qui ne laissera personne indifférent. La prochaine édition aura du 12 au 19 novembre dans le Sahara tunisien. Gageons que Bady Kebir et Benoît Perrier, concocterons une nouvelle chevauchée inouïe.
Gallops of Tunisia
Du 12 au 19 novembre 2022