EXTRA COLLECTIVE S’EMPARE DE TOPIC

Virginie Jemmely pour Extra.Collective à découvrir à l’espace Picto

L’espace d’art indépendant Topic a fait sa rentrée le mois passé. Comme chaque année, un changement d’équipe curatoriale s’est opéré afin de réinventer le lieu et la programmation, et d’offrir la possibilité à de nouvelles générations de développer leurs différents projets artistiques. En 2023-2024, deux nouvelles équipes de curateur·ice·x·s en résidence géreront l’espace et proposeront des expositions dont Extra.Collective, un collectif formé de Tara Ulmann et Vanessa Cimorelli, deux curatrices passionnées et fougueuses. Proposant comme ligne curatoriale d’explorer sous toutes ses formes les visions de l’amour, Extra.Collective annonce une programmation sensible et engagée qui invite à la réflexion autour de la diversité de ce puissant sentiment.  Une belle proposition curatoriale à suivre de près.

Pouvez-vous présenter votre duo ?
T: Je m’appelle Tara – alias Tati pour Extra.Collective – et je suis artiste plasticienne et curatrice. J’ai étudié la photographie puis enchaîné un master en Arts Visuels à l’ECAL et je fais également partie de l’équipe de l’espace d’art indépendant One Gee in Fog à Genève. Je me considère comme une hopeless romantic et je dédie mes recherches plastiques et curatoriales autour de la question d’amour en période contemporaine en me penchant particulièrement sur les discours décoloniaux et/ou queer. Sinon j’aime beaucoup les réglisses fraises, les chiens et la natation. Je perds un temps fou sur les réseaux

V: Je m’appelle Vanessa – alias Vano – et je travaille en tant que curatrice pour Extra.Collective ainsi que pour La Becque | Résidence d’artistes. J’ai étudié la communication visuelle à la HEAD, la sociologie et la littérature anglaise à l’université de Lausanne et, de retour à la HEAD, au sein du CCC qui est un master de recherche en études curatoriales, critiques et cybernétiques. J’aime les livres et leurs mots, surtout quand ils flirtent avec la poésie ou qu’ils dégorgent un flot de théories. Ainsi, je leur dédie mes explorations et la plupart de mon temps. J’ai une légère obsession pour le virtuel que j’aime partager en récits à travers les questions d’affects, de déconstruction de normes et de fiction. J’adore les fraises tagada mais c’est juste parce qu’elles s’appellent comme ça. 

Racontez-nous la genèse de votre projet curatorial.
T: Assez spontané. Fluide. Organique et par-dessus tout très sincère. Pour moi cela a commencé par une discussion très banale de rupture. Puis un échange plus intense sur nos vies, notre héritage culturel, notre notion de famille. Et enfin, un appel à projet et une volonté de fer de faire exister cette question au-delà des tables collantes de bières des terrasses genevoises.

Parlez-nous de votre ligne curatoriale. Pourquoi avoir choisi d’explorer la thématique de l’amour ?
V: On avait envie de se lancer un défi, de parler de choses très sérieuses avec un sujet principal souvent considéré comme un peu kitsch, voire niais. Mais en fait, l’amour c’était le feu qui ravivait toutes nos conversations; on s’est rendu compte qu’il venait sans cesse se greffer aux sujets les plus sensibles et complexes et qu’on était dans quelque chose de pas si bubblegum que ça. Embrasser l’idée de l’amour comme thématique de travail c’est presque forcer l’intime et d’une certaine façon, c’était pour nous une manière d’inviter les artistes à composer avec ce qui leur est cher, sans cette pression de “ce qui doit être fait aujourd’hui en art”. Avec Tati on a partagé la rédaction de nos textes curatoriaux afin de faire transparaître nos personnalités – sans filtre – pour éviter de formater la voix d’Extra.Collective et de la rendre uniforme… institutionnelle. On voulait créer d’emblée une certaine proximité car parler d’amour c’est avant tout parler de la rencontre. Le ton sera toujours instinctif et c’est quelque chose qu’on aime bien!

©Philippa Schmidt

Votre première exposition « Affinités ++ » présentait des œuvres de deux jeunes femmes artistes suisses Virginie Jemmely et Philippa Schmitt. Est-une volonté de votre part de faire des duo show d’artistes émergents ? 

T: De prime abord, c’est ce que promeuvent les espaces d’art indépendants et c’est ainsi que les subventions sont souvent attribuées. Par delà la tradition, on a aimé penser cet espace comme un lieu de care quant à une pratique artistique ou une expérience dans le format institutionnel. Nous sommes alertes que le pas entre l’école et l’exposition peut se montrer épineux selon la sensibilité et assurance de chacunex et c’est pour cela qu’Extra.Collective embrasse les idées d’amour autant dans ses choix de commissariat mais également jusqu’à la performance et les dynamiques de son espace. Offrir une visibilité tout en respectant les normes de considération du travail d’artistexs jeunexs ou confirméexs.

Quels sont vos projets artistiques et curatoriaux pour votre résidence au sein de l’espace Topic ?
T + V: Nos projets d’exposition pour l’espace Topic continueront d’explorer la notion d’amour avec des thématiques et pratiques variées. Le format de duo show avec une contribution textuelle restera présent tout au long de la résidence afin d’offrir des possibilités de rencontres et d’échange, si c’est désiré, entre les intervenant.e.x.s. À l’issue de notre résidence nous allons présenter une publication (qui pourra être achetée) avec les photos des œuvres, les textes présentés et quelques petites surprises à l’intérieur!

Un mot de la fin ?
T + V: Much love & vive les bisous!

 

Extra.Collective 

Insta : @extra.collective

TOPIC – Espace d’art indépendant
Avenue Ernest-Pictet 30
1203 Genève
www.espacepicto.ch