Dans le Bronx new-yorkais, berceau du hip-hop

Longtemps marginalisé, le seul quartier de New York situé dans la partie continentale du pays connaît une spectaculaire gentrification.
Bernard Pichon
Texte et photos
« Quelle image vous faites-vous du Bronx ? », demande Flora, guide francophone, aux quelques voyageurs qui ont choisi d’explorer Mott Haven, une partie moins touristique de la Grosse Pomme…il s’agit de saisir les préjugés à pourfendre durant quelque trois heures de visite piétonne. Dès la sortie du métro, grues géantes et autres engins de chantiers témoignent de la métamorphose en cours. Dans le Sobro (sud de l’arrondissement), on réhabilite, on construit, on redessine le paysage urbain de ce qui – il n’y a pas si longtemps encore – faisait figure de zone interlope. Le Bronx demeurerait-il conflictuel ? « On y relève une sorte de racisme inversé, où les blancs peuvent être assimilés aux promoteurs responsables de la gentrification du secteur et de l’inflation y-relative », analyse Flora, tout en désignant un jardinet participatif où l’on se mélange sans problème pour cultiver des légumes.
Incontournables
Les trois visites les plus populaires du Bronx sont le Zoo – plus grand parc animalier des Etats-Unis – le Stade des Yankees (baseball) et le Jardin botanique (New-York Botanical Garden). Mais puisqu’il s’agit de sortir des chemins battus, on visera quelques adresses moins courues qui mettent en lumière la diversité locale. Sans surprise, la musique suinte de partout. Les pionniers du genre – et ses stars actuelles – tel DJ Spynfo – s’affichent aux devantures des commerces comme sur les fresques murales. Cette culture serait-elle au Bronx ce que le rock’n roll est à Memphis ? Elle ramène aux années 1970, lorsque les block-parties se popularisent, notamment à l’initiative des immigrés jamaïcains et caribéens, rejoints par les noirs américains. Les DJ’s de ces rassemblements festifs intègrent le funk et la soul à leur melting pot, puis le rap. Une esthétique visuelle se développe en parallèle.
Innovations
La créativité des jeunes entrepreneurs décoiffe, et pas seulement à ce salon de coiffure qui intègre une boutique délurée. Allez savoir pourquoi un bar-restaurant voisin – le Charlie’s – est exclusivement dédié aux « Charles » célèbres du monde entier : Chaplin, Charlie Parker, etc. ! Un peu plus loin, un jeune styliste a su développer sa griffe de vêtements sportifs jusqu’à lui dédier un écrin – UPNYC – au luxe digne de la Cinquième Avenue, alors que d’anciens logis se transforment en ruche ouverte aux artistes en quête d’atelier. C’est le KreateHub.
Y aller
Air France vient de rétablir sa liaison quotidienne entre l’aéroport Charles-de-Gaulle et celui de Newark. Pourquoi choisir cette ligne ? …parce qu’elle donne un accès plus rapide à Manhattan que l’immense JFK.
Visiter
Une équipe de guides francophones propose – entre autres districts – la découverte du Bronx. NewYork Off Road permet de percer en toute sécurité les secrets de cette zone tendance.
newyorkoffroad.com
