Cully, tout de jazz et dolce vita

 

Ah, le Lavaux ! Avec ses coteaux baignés de soleil, le doux clapotis du lac Léman, les oiseaux qui s’y ébrouent paisiblement et les Alpes qui s’étirent en toile de fond, la région incarne la douceur de vivre, saveur helvétique. Et si l’on vivifiait cette carte postale de quelques notes de piano et de trompette, d’envolées de voix suaves, d’éclats de rire et du joyeux tintement de verres de vin se souhaitant mutuellement bonne santé ? On vous dirait bienvenue au Cully Jazz Festival ! Pour sa 37ème édition (du 5 au 13 avril), la manifestation qui anime le bourg culliéran neuf jours durant reste fidèle à elle-même : une programmation fournie et de haute qualité dans un cadre bucolique et une atmosphère conviviale. Succinct survol de ce qui nous y attend.  

Le Cully Jazz Festival, c’est cette année plus de 140 concerts, dont 38 font partie de la programmation payant du IN. Ceux-ci sont répartis sur les trois scènes du festival – le Chapiteau, les Next Step et le Temple – et comptent près d’un quart d’artistes suisses. Impossible ici d’en faire le tour, on notera cependant la présence toujours appréciée du trompettiste Erik Truffaz (le 8 avril), accompagné pour l’occasion de son quartet et du rappeur helvétique bercé de rastafarisme Nya, pour une expérience live aux frontières du jazz, du hip hop et d’électronique. A l’ouverture du festival le 5 avril, on se réjouit de retrouver la légendaire chanteuse malienne Oumou Sangaré. Elle revient avec son nouvel album Mogoya, le premier sorti depuis 2009. Véritable porte-drapeau du féminisme ouest-africain, Oumou Sangaré – qui est également entrepreneuse à la ville – réchauffera Cully de sa voix puissante. Le 9 avril, c’est le génialissime bassiste Stanley Clarke et son band composé de jeunes talents qui enflammeront le Chapiteau avec un live galvanisé par une énergie funk sans pareil. Grâce à son expérience et sa virtuosité, Stanley Clarke est l’un des rares musiciens à offrir ses lettres de noblesse à la basse, instrument si souvent et injustement relégué au second plan. Enfin, le dernier soir du festival (le 13 avril) verra se produire Yemen Blues, un fabuleux projet musical né de l’initiative du chanteur israélien Ravid Kahalani mêlant sonorités arabisantes, latines et africaines pour un savoureux melting-pot mâtiné de jazz, de funk et de blues. A découvrir absolument !  

Quant à l’offre gratuite du OFF, cœur battant de l’événement, dont la qualité et l’ambiance chaleureuse contribuent hautement à la marque de fabrique si plaisante du Cully Jazz Festival, elle se décline en une centaine de concerts sur dix-sept scènes, à écouter en déambulant d’un caveau, café ou scène extérieure à l’autre. Rien de tel pour (re)découvrir des artistes confirmés ainsi que la foule de talents en herbe qui s’y produit, tout en profitant des joies de la viticulture locale, du bourg de Cully et des rivages du lac. En 2018, ceux-ci ont accueilli pas moins de 70’000 spectateurs – alors que la localité ne compte que 1’750 résidents à l’année ; nul doute que cette 37ème édition en attirera au moins autant prêts à jouir de la dolce vita culliérane ! 

Cully Jazz Festival
Du 5 au 13 avril
cullyjazz.ch