Basgi Basgi: là où la Corse vous embrasse

Basgi Basgi, ça veut dire « bisous, bisous » en corse. Deux mots simples, enfantins, qui claquent comme une promesse de douceur. Et c’est exactement ce que cet hôtel confidentiel, posé à deux pas de Saint-Florent, vous offre : une caresse dans la pierre, un baiser de lumière, un refuge qui ne se raconte pas, il se chuchote.

Une maison qui garde les secrets
Imaginez une bâtisse du XIXᵉ siècle, un ancien chai viticole qui a connu les saisons du raisin et les orages de la mer voisine. Aujourd’hui, ses pierres se sont ouvertes à la lumière, mais elles n’ont rien perdu de leur mémoire. Ici, chaque mur semble respirer, chaque escalier garde la trace des pas d’autrefois. Basgi Basgi n’est pas un hôtel au sens classique : c’est une maison qui vous adopte, une maison qui vous murmure « installe-toi, le monde peut attendre. »

Ici, le design ne fait pas d’esbroufe : il chuchote, il enlace, il respire © Amaury Laparra

À l’intérieur, la décoratrice Léa Ueshima a tissé une atmosphère qui ressemble à un poème méditerranéen : matières naturelles, couleurs qui sentent le soleil, lignes Memphis qui viennent ponctuer l’ensemble comme des notes de jazz dans une chanson douce. Les chambres sont des cocons où le lin, le bois, le tadelakt et le rotin se répondent. On s’y endort comme dans une alcôve de silence, on s’y réveille dans un bain de lumière.

Une chambre comme un tableau : lignes franches, matières douces, silence habité
© Amaury Laparra

La table : une étoile au milieu des vignes
Ici, la table n’est pas un simple restaurant, c’est un rituel. On y vient le soir, quand le ciel devient indigo et que les étoiles découpent leurs constellations au-dessus du maquis. La cuisine bistronomique d’Anthony Deront joue la carte de la sincérité : poissons qui gardent le goût du sel et du vent, légumes qui racontent la terre corse, viandes rôties qui font danser les flammes.

La carte des vins est un voyage à elle seule — plus de 150 références, toutes choisies comme des confidences. Et le dimanche, le jardin s’enflamme : barbecue, musique légère, rires qui s’accrochent aux branches comme des lucioles. Ce n’est pas un dîner, c’est un feu de camp sous la voûte céleste.

Le luxe de la lenteur
À Basgi Basgi, on ne vous vend pas du luxe tapageur. On vous offre ce que le monde a de plus rare : du temps. Ici, la lenteur est un art de vivre. Le petit-déjeuner se prend comme une confidence : yaourts de brebis, jus pressés, œufs bio, fruits qui sentent encore la rosée. La piscine, posée dans le jardin comme une nappe d’azur, n’appelle pas aux selfies mais au silence.

La piscine n’appelle pas les plongeons pressés, mais la sieste liquide, bercée par le vent du maquis © Amaury Laparra

Et surtout, on respire. Respire vraiment. Le maquis embaume, la brise effleure la peau, les montagnes s’étirent au loin comme des géants endormis.

Écoresponsable par nature
Pas de greenwashing ni de discours appris par cœur. Ici, l’écologie se vit dans chaque geste. Pas de plastique mais du vrac. Des produits d’accueil locaux et rechargeables. Un jardin nourri sans pesticides. Une table qui privilégie les producteurs du coin. L’écologie n’est pas un argument marketing, c’est une évidence, une continuité avec la terre.

Coline & Matthieu Marchini — deux sourires pour incarner l’art corse © Amaury Laparra

Une philosophie de l’accueil
Coline et Matthieu Marchini, les hôtes, ne sont pas des hôteliers de façade. Ils ont quitté d’autres vies pour revenir sur leur terre, et ça se sent. Leur hospitalité n’a rien d’une posture : c’est une présence, une sincérité. Ils ne vous donnent pas une clé, ils vous ouvrent un fragment d’eux-mêmes.

Pas un hôtel. Un baiser de pierre et de lumière. Une maison qui garde vos secrets et vous rend le temps
© Amaury Laparra

Basgi Basgi, c’est une parenthèse corse. Un endroit où le temps cesse de courir. Où l’on dépose ses valises et ses certitudes. Et où, en partant, on emporte plus qu’un souvenir : on emporte un baiser de maison, un “basgi basgi” qui reste collé à la peau.