B.B. Wallace: maille en cavale

Meryll Rogge ne travaille jamais au fil du rasoir, elle taille toujours dans le vif. Après un Andam Grand Prize (300 000 € pour propulser les talents de demain) et la direction artistique chez Marni, elle tisse désormais sa propre légende avec B.B. Wallace, sa nouvelle ligne co-créée avec la Britannique Sarah Allsopp. Ici, chaque pièce est un fil qu’on déroule, un secret cousu à la main, et chaque maille raconte son récit.

Née à Gand en 1984, Meryll déroule d’abord le fil du droit à l’Université de Namur, avant de suivre son instinct vers la mode. Diplômée de la Royal Academy of Fine Arts d’Anvers, elle commence rapidement à tricoter ses premières lignes à New York chez Marc Jacobs. De retour en Belgique, elle affine son art du motif, de la couleur et du volume chez Dries Van Noten, comme on assemble point après point un motif complexe et délicat. Fondatrice de sa propre marque éponyme en 2019, elle a su mêler pièces classiques et audacieuses, avant de recevoir le Grand Prix de l’ANDAM et de prendre les rênes créatives de Marni en 2025, insufflant à la maison italienne une féminité libre, des silhouettes audacieuses et des volumes dansants. Chaque étape de son parcours est un fil tiré, chaque création un point qui fait vibrer l’ensemble.

Meryll Rogge, l’âme derrière sa maille. Sa matière tissée parle d’audace et de délicatesse © Raphaelle Girardin

B.B. Wallace, c’est la maille qui ne se contente pas de couvrir : elle chuchote, claque, joue et protège. Des cachemires oversize qui vous engloutissent comme un nuage moelleux, des Fair Isle revisités qui sautillent comme des souvenirs en pointillé, jusqu’aux ensembles en fausse fourrure néon qui éclatent comme des confettis urbains. Chaque bouton en corne naturelle est un clin d’œil à l’artisanat, chaque point de maille un petit trait de caractère. On pourrait presque dire que la collection respire, marche et se dandine avec vous.

Ces pièces savent tirer leur épingle du catwalk. On les enfile pour un week-end à la campagne, on les jette sur ses épaules dans le métro, ou on les laisse virevolter sur soi en ville. La maille devient alors seconde peau, armure douce et éclat de fantaisie, et chaque geste devient une danse de fils et de textures.

La laine de Shetland, le mérinos doux comme un nuage, le cachemire double face : autant de fibres nobles qui s’entrelacent pour créer des pièces à la fois luxueuses, libres et espiègles. Chaque pull, chaque cardigan, chaque top est un fil que l’on tire pour tricoter sa propre audace et tisser sa signature dans le quotidien.

Le cardigan en maille double face qui a été le point de départ de la ligne B.B. Wallace (C) Alessandro Garofalo / Avec l’aimable autorisation de Meryll Rogge

B.B. Wallace, c’est plus qu’une collection : c’est une armée de mailles joyeuses, prête à jouer avec vos mouvements, à coudre des sourires dans votre routine et à vous envelopper d’impertinence et de style. Ici, le tricot ne se limite pas à vêtir : il raconte, accompagne et s’invite dans vos aventures, un fil après l’autre, avec humour et audace.