Art Carouge, entre nature et technologie

©Hipkiss, Oeuvre exposée au Salon Vert

La ville de Carouge, reconnue pour être un lieu vibrant de l’art et de l’artisanat, revient cette année, réunissant encore une fois huit galeries et le musée de Carouge, pour un nouveau vernissage commun de l’Association Art Carouge. Au programme, la nature, qui sera largement mise à l’honneur par plusieurs galeries, mais aussi la photographie, que nous retrouverons notamment au Musée de Carouge. Mais au-delà de ces accrochages classiques, Art Carouge innove en cet hiver 2020. Pour cette édition, l’association invite à l’événement un jeune studio lausannois, Fragment.in, à l’ADN résolument tourné vers l’avenir, nous proposant une expérience de réalité virtuelle d’un nouveau genre. C’est alors un équilibre parfait qui s’installe entre les divers espaces d’expositions, proposant des oeuvres pour tous les goûts, du classique au futuriste. Une nouvelle fois le parcours d’Art Carouge s’annonce semé de trésors.

La Nature à l’honneur

Dans un contexte où l’écologie est sur toutes les lèvres, quatre des galeries d’Art Carouge nous proposent des expositions concentrées sur la nature et ses merveilles. Chez Aubert-Jansem, c’est tout un Bestiaire qui s’anime devant nos yeux, sous les traits des artistes conviés pour cet accrochage. Des oeuvres de Gaston Suisse, Armand Peterson, Hélène Arfi viendront peupler Carouge de panthères et autres animaux exotiques. À la galerie Séries Rares un seul artiste est mis à l’honneur, Pierre Baumgart, peintre-graveur animalier, qui consacre une grande partie de son art aux grèbes huppés évoluant dans le port de Genève. Ses dessins d’un réalisme poétique nous transportent dans un monde de délicatesse et de fragilité où nous souhaiterions nous aussi nous envoler. Au Salon Vert un couple d’artistes évoluant sous le nom d’Hipkiss considère son travail comme un hommage rendu à la nature, tout particulièrement aux insectes et aux oiseaux. Leurs compositions au format circulaire sont réalisées à la mine de plomb et encre argentée, matériaux au service de la création d’hybrides extraordinaires. Enfin, c’est un hommage à la nature par les couleurs et leur traitement que nous invite à venir découvrir la Galerie Marianne Brand. Une sélection d’artistes céramistes se plaisent à reproduire l’iridescence dans leurs créations, tentant de recréer les effets de la nacre, des écailles d’un poisson, des ailes d’un papillon, ou encore les jeux de lumière d’une bulle de savon. Quatre espaces d’expositions qui partagent alors une thématique commune de la nature, explorée de mille et une façons par les artistes exposés en ce mois de mars.

 

©Gaston Suisse (1896-1988), Panthère dans les bambous,1926, Galerie Aubert-Jansem

Voyages dans le passé

Le Musée de Carouge consacre une exposition à une figure majeure de la photographie, Ernest Piccot, qui possédait alors en son temps un studio de photo sur la Place du Marché de Carouge. Cette exposition explore ses portraits de femmes des années 1930 à 1950, emprunts d’un glamour et d’une esthétique hollywoodienne faisant de ses modèles souvent anonymes des stars imaginaires. Une exposition qui nous replonge avec nostalgie dans une époque de rêves et de gloire. Un second accrochage consacré à la photo sera proposé à l’Espace Jörg Brockmann où l’artiste Diego Ballestrasse explore ses albums de famille et tente à travers l’exploration de ses clichés de rétablir un lien avec son passé, plongeant le spectateur avec lui dans cette quête du temps perdu.

La technologie prend ses marques

L’événement majeur de cette édition reste l’invité surprise qu’elle réserve. Le jeune studio lausannois Fragment.in propose au public genevois de découvrir sur la Place du Marché de Carouge une expérience de réalité virtuelle à la fois immersive et participative. Intitulée Sensual Virtual Reality, elle vise à conserver le lien qui uni l’utilisateur à son environnement sensoriel, au lieu de l’en priver. Nous pourrons alors retrouver des sensations souvent rejetées par l’univers numérique, mettant tous nos sens en éveil. Le soleil réchauffera notre peau, le vent soufflera dans nos cheveux, et les changements dans la pression atmosphériques seront aussi subtiles que réels. Les jeunes designers nous démontrent avec brio que la technologie future n’est peut-être pas aussi insensible que nous le pensions. La réalité virtuelle nous repose les pieds sur terre.

©Diego Ballestrasse, Espace Jörg Brockmann

Art Carouge, Vernissages simultanés le weekend du 29 février et 1er mars 2020 de 11 heures à 17 heures. Liste complète des galeries participantes et informations sur artcarouge.ch