Argentine : le “Petit Paris” de Buenos Aires
Le centre culturel de Recoleta © Bernard Pichon
Au début du XVIIIe siècle, Recoleta était une zone désolée. C’est aujourd’hui l’arrondissement le plus huppé de la capitale, où l’immobilier atteint des sommets.
A la fin du XIXe siècle, le quartier attira les nantis du sud de la ville qui cherchaient à échapper à l’épidémie mortelle de fièvre jaune apparue en 1871. Aujourd’hui véritable aimant touristique et culturel, Recoleta séduit d’abord par son architecture. Pour Eduardo – jeune diplômé en histoire de l’Art – sa ville natale n’est pas qu’une référence au tango et à Maradona : « C’est aussi une mégapole de la mode, des restaurants élégants et d’un life style métissé d’origines européennes. On y trouve des espaces culturels et ludiques comme le Musée des beaux-arts, la Bibliothèque nationale et autres lieux d’expositions. Buenos Aires Design regroupe de nombreuses boutiques, et Village Recoleta un complexe cinématographique et commercial. »
Prestige
Recoleta témoigne surtout d’une longue histoire d’amour entre l’Hexagone et l’Argentine. Une balade peut commencer par la prestigieuse ambassade de France, qui en dit long sur cette relation privilégiée. On enchaîne avec Avenida Alvear, la plus exclusive de toute l’Amérique du Sud, ponctuée de palaces et autres totems du luxe mondialisé. L’Hôtel Palladio doit son nom à Andrea Palladio (1508-1580) architecte italien de la République de Venise, qui a posé les bases d’un style néoclassique. Quelques bâtiments de la capitale argentine témoignent aujourd’hui encore de ce courant en vogue dès la fin du XIXe siècle et au début du XXème (notamment le Théâtre Colón). Cette maison devint un « hôtel particulier français » sur quatre niveaux. On y admirait de grands vitraux, des cheminées et des pièces spacieuses. Aujourd’hui, le décorum laisse à peine deviner que des objets d’art anciens y furent retrouvés, comme une sculpture florentine en bronze et de superbes boiseries en chêne.
Monumental
L’extravagance monumentale trouve son point d’orgue au-delà du monde des vivants. A témoin, l’extravagant cimetière du quartier, devenu attraction touristique. Les experts en architecture funéraire le classent en tête d’un palmarès où trônent aussi ceux du Père Lachaise et de… Genève. Cette nécropole chrétienne rassemble des milliers de tombeaux sur près de 6 ha. De nombreux caveaux sont classés monuments historiques, dont le plus célèbre : celui de la famille Duarte, où repose Evita Perón. « Il y a ici une grande variété de styles architecturaux tels qu’Art déco, Art Nouveau, Baroque, et néogothique », relève le préposé à l’entretien d’un mausolée de marbre, dont il possède la clé. « La plupart des matériaux utilisés entre 1880 et 1930 ont été importés de Paris et de Milan. »
Y aller Air France relie quotidiennement la Suisse à l’Argentine, via son hub de Roissy-Charles-de-Gaule. Pour un trajet de plus de 14 heures, la cabine Premium Economy offre un supplément de confort bienvenu. www.airfrance.com
Séjourner à l’Hôtel Palladio MGallery. www.palladiohotelbuenosaires.com