Animatou souffle ses 20 bougies avec pour sortilège Djafari

Ace tee, Backroadge – Shake it (c) Raman Djafari

Vingt ans déjà que Genève se fait la capitale des images en mouvement avec Animatou. Deux décennies à célébrer le court-métrage d’animation dans toute sa diversité — expérimentale, documentaire, helvétique, internationale. Vingt ans à donner carte blanche aux regards singuliers, à offrir des fenêtres sur des mondes où l’imaginaire prend le pouvoir. Pour cet anniversaire, le festival ne se contente pas de dérouler le tapis rouge : il tisse une fresque, une Babel d’images et de sons, où l’on croise des fossiles punk, des tremblements de terre invisibles, des luttes autochtones et des pixels hallucinés.Dans ce foisonnement, une figure magnétique attire tous les regards : Raman Djafari, invité d’honneur et juré de la compétition suisse.

Animatou, l’art de faire vibrer Genève
Du 2 au 11 octobre 2025, Animatou envahit plusieurs scènes genevoises — l’élégance Belle Époque de l’Alhambra, l’énergie alternative du Spoutnik, la douceur du Bio de Carouge, la modernité du blue Cinema. On y croise des compétitions fébriles, des Best of venus d’Annecy ou de Clermont-Ferrand, des films pour les tout-petits (prix Caramel et Pistache), des œuvres militantes pour ados, et même des incursions en réalité virtuelle.

Sélection Animatou – l’animation dans tous ses états : tendre, impertinente, politique, toujours libre

Le festival est une mosaïque : rétrospectives émouvantes, hommages à des pionniers comme le studio GDS, soirées festives où l’écran se prolonge sur la piste de danse. Bref, un laboratoire à ciel ouvert où l’animation n’est pas un genre mineur, mais une arme poétique, politique et sensorielle.

Raman Djafari, l’alchimiste des images
Au cœur de cette 20ᵉ édition, Raman Djafari déploie son imaginaire foisonnant. Réalisateur germano-iranien installé à Berlin, il a imposé son esthétique organique et surréaliste bien au-delà des frontières de l’animation indépendante. On retrouve sa patte dans des pages du New Yorker, dans des collaborations avec de grandes marques, mais surtout dans l’univers musical où ses images ont fait date.

Elton John, Dua Lipa – Cold heart (c) Raman Djafari

Le clip Cold Heart, né de la rencontre entre Elton John et Dua Lipa, l’a propulsé sous les projecteurs internationaux. Djafari ne se contente pas d’illustrer une chanson : il lui donne un corps mouvant, des visages liquides, des figures qui se tordent comme nos émotions. Ses images sont des métaphores palpables : elles respirent, elles transpirent, elles nous happent.

Genève, capitale d’un soir onirique

Djafari se livre au public genevois à travers deux rendez-vous marquants :

Le 2 octobre à la HEAD – Genève (Midis de l’illustration) : une plongée au cœur de son processus créatif, où il dévoilera ses obsessions visuelles et ses alchimies techniques.

La nuit du 3 octobre au Spoutnik : une rétrospective en forme de transe collective. À minuit, ses clips hypnotiques défilent sur grand écran, avant que la salle ne bascule dans une fête dansante — comme si les pixels avaient décidé de sortir de l’écran pour nous emporter avec eux.

Raman Djafari – invité d’honneur : son univers surréaliste et émotionnel, où les visages se liquéfient et les corps deviennent pulsations

Une animation viscérale
Ce qui distingue Djafari, c’est cette capacité à traduire l’invisible. Ses films explorent les zones grises de l’âme : solitude, désir, étrangeté, mais aussi tendresse et résilience. Sa palette digitale n’a rien de froid : elle est charnelle, elle respire, elle tremble. Comme si chaque image était une peau à toucher, une émotion à traverser.

Vingt ans après sa naissance, Animatou prouve qu’il n’a rien perdu de sa fougue. Avec Raman Djafari, l’animation prend feu : elle devient miroir liquide, fête sensorielle, langage universel. Et Genève, l’espace de dix jours, s’offre comme un grand écran vibrant.

L’affiche officielle d’Animatou 2025 signée Thomas Perrodin, un gâteau-Babel qui flotte entre rêve et vertige, pour célébrer les 20 ans du festival

Festival Animatou
Alhambra, Rue de la Rôtisserie 10, 1204 Genève (lieu d’ouverture et QG du festival)

Projections aussi au :

  • blue Cinema, Confédération Centre, Genève
  • Cinéma Bio, Rue Saint-Joseph 47, 1227 Carouge
  • Cinéma Spoutnik (Usine), 11 Rue de la Coulouvrenière, 1204 Genève

www.animatou.com