À l’hôtel du monde : 50 clefs pour rêver

Le Rosewood Hong Kong, suspendu entre ciel et mer de verre : là où la ville s’efface pour laisser place au reflet du rêve (c) DR

Des valises qui claquent comme des cymbales d’ailleurs, des halls plus parfumés qu’un jardin d’Orient, et des lits qui connaissent mieux que quiconque le secret du repos : le classement The World’s 50 Best Hotels 2025 vient d’être dévoilé. Une odyssée d’adresses où chaque réception devient confession de luxe, chaque serviette une déclaration d’amour au voyage. Entre ciel et soie, ces hôtels ne se contentent pas d’abriter des rêves : ils les dessinent. Et si l’on ne dormait plus pour se reposer, mais pour s’émerveiller.

Londres a déroulé son tapis de velours pour accueillir la nouvelle constellation de l’hôtellerie mondiale : cinquante temples du sommeil doré, cinquante façons d’écrire le rêve en majuscules. Des ciels de Hong Kong au sable de Dubaï, du murmure des rizières thaïlandaises aux lumières de Paris, la planète entière s’invite à la table du raffinement.

En tête, le Rosewood Hong Kong, palme du raffinement vertical, domine la baie comme un diamant suspendu. L’Asie confirme son règne, entre minimalisme d’influence zen et excès ciselé à la perfection.

Design-boutique : l’Italie fait chambre à part
Et pendant que les géants dressent leurs tours d’or, Passalacqua, sur les rives du lac de Côme, ourle la dolce vita dans sa plus belle version artisanale. Classé n° 4 du monde et sacré Best Boutique Hotel 2025 ainsi que Best Hotel in Europe, l’ancien palais du XVIIIᵉ siècle, restauré par la famille De Santis, prouve qu’un hôtel peut être un roman d’artisanat. Vingt-quatre clés seulement, mille détails et cette lumière qui plisse les rideaux comme un sourire.

Chaque chambre y respire la musique du silence : rideaux en soie, baignoires d’opéra, miroirs baroques où la lumière s’attarde comme un amant. Ici, le design ne s’affiche pas, il se chuchote ; le luxe ne s’exhibe pas, il s’insinue — un hôtel qui fait battre le cœur du lac au rythme du beau.

L’empire du geste : Four Seasons ou la grammaire du raffinement
Cette année, le groupe Four Seasons s’offre la plus belle des reconnaissances : le Ferrari Trento Art of Hospitality Award 2025, une distinction qui ne salue pas une adresse, mais une philosophie entière — celle du service élevé au rang d’art. Chez Four Seasons, l’hospitalité ne se déclare pas, elle se ressent : dans le pli d’un drap, la cadence d’un pas, la musique d’un sourire.

De Bangkok à Megève, de Kyoto à Bora Bora, chaque maison compose sa propre variation autour du même refrain : élégance, attention, émotion. Un groupe qui fait de la constance une vertu, et du soin un langage universel.

Et la Suisse dans tout ça ?
Elle avance à pas feutrés, sans fanfare ni trompette, mais avec cette élégance horlogère qui ne perd jamais la mesure du temps. Le Badrutt’s Palace de St. Moritz figure dans la liste élargie des 100 meilleurs hôtels du monde — seul représentant helvétique dans ce bal des géants. Une institution centenaire où les miroirs reflètent les montagnes comme des bijoux, où le feu crépite avec la rigueur d’un concerto alpin.

Pas besoin de podium pour briller : à 1 800 mètres d’altitude, l’excellence se passe de projecteurs. Là-haut, le luxe respire plus lentement — en soie et en silence.

Une géographie du désir
Cette édition 2025 trace une carte du monde en nuances de velours. On y lit la sensualité du Four Seasons Bangkok (2ᵉ), la grâce tropicale du Mandarin Oriental Bangkok, le raffinement feutré du Aman Tokyo, et l’épure du La Mamounia à Marrakech, toujours fidèle à sa splendeur de riad royal.

Chaque adresse raconte une philosophie : celle du temps suspendu, du détail qui murmure, du geste qui effleure… et de l’émotion qui s’attarde, comme un parfum qu’on ne veut plus quitter. Et si le voyage commençait quand tout s’arrête ?