Ballet Sauvage: danser sur la ligne d’horizon

Quand les tutus tutoient les étoiles et que les pointes frôlent l’herbe du soir, on n’assiste plus à un ballet. On le respire. On le frissonne. Le 31 août, Ballet Sauvage débarque à Pully pour un final d’été à faire chavirer les cieux. Un ballet à ciel ouvert, entre les Alpes et le Léman, là où la grâce se fait élémentaire.
La nature comme scène, le vent comme chef d’orchestre
Dans la langue du corps, Ballet Sauvage parle fluide, parle franc. Né au Danemark sous le nom de Verdensballetten, ce projet inclassable réunit des étoiles du Royal Ballet de Londres, de l’English National Ballet ou encore de l’Opéra de Paris… mais les dépose là où on ne les attend pas : en plein air, au cœur de paysages qui deviennent partenaires de jeu.
Ici, pas de décor à changer. La lumière est celle du crépuscule. Les coulisses ? Une clairière. Et le public ? Assis entre un arbre et un frisson.
Casting de haute voltige
À la tête de cette constellation ? Steven McRae, étoile australienne du Royal Ballet et Prix de Lausanne 2003. Un virtuose des pirouettes et des risques mesurés. Il convie à Pully ses camarades d’excellence :
- Steven McRae, virtuose incandescent du Royal Ballet of London
- Natalia Osipova, tempête magnétique du Royal Ballet of London
- Anne Rose O’Sullivan, éclat solaire du Royal Ballet of London
- Marcelino Sambé, fougue insoumise du Royal Ballet of London
- Lukas Braendsroed, grâce cristalline du Royal Ballet of London
- Sangeun Lee, délicatesse aérienne de l’English National Ballet
- Gareth Haw, puissance élégante de l’English National Ballet
La danse se mêle au souffle : celui de la soprano Signe Heiberg, du ténor Jens-Christian Wandt, du violoniste Niklas Walentin et du pianiste Alexander McKenzie. Ensemble, ils tissent un récit sans mots, un fil d’émotion suspendu entre les sons et les gestes.
Un menu chorégraphique comme une boîte de chocolats
Don Quichotte, La Belle au bois dormant, Forsythe revisité, créations exclusives… “On veut que chaque spectateur goûte à une palette de styles, comme dans une boîte de chocolats délicats”, glisse Steven McRae. Résultat? Un mélange de classique, de contemporain et d’inédit, pour une expérience sensorielle totale. 65 % de danse, 35 % de musique et d’opéra — un dosage millimétré pour faire tenir l’intensité malgré l’absence de murs.
Danser sous les étoiles, c’est danser en vérité
Ballet Sauvage, ce n’est pas une simple transposition du théâtre à l’extérieur. C’est une déclaration. Une manière de rendre le ballet vivant, mouvant, vulnérable. La pluie peut tomber, le vent s’inviter — l’art reste debout. Il s’ajuste, il improvise, il s’élance. Il devient organique.
C’est un rituel d’été, une offrande à la beauté passagère. Le public n’est plus face à la scène. Il est avec elle, dans ce même souffle partagé.
En guise de révérence…
Ballet Sauvage ne cherche pas à dompter la nature. Il s’y fond. Il l’écoute. Il la célèbre. Ce soir-là, dans les jardins de Pully, ce ne sera pas une représentation. Ce sera un moment suspendu, entre l’éclat d’un pas de deux et le chant d’un oiseau, entre la rigueur d’un port de bras et la souplesse du crépuscule.
À vivre une fois. À garder longtemps.
Ballet Sauvage
Dimanche 31 août 2025 à 19h30 (ouverture des portes à 17h30)
Centre Général Guisan
Av. Général-Guisan 117/119, 1009 Pully
Rocade prévue en cas de pluie
Billets : ticketmaster.ch (113 à 167 CHF)
