REGENEVA : au nom du naturel

Chez REGENEVA, le scalpel est discret, le geste est pensé, et le regard ne ment pas. Le Dr Thierry Dauvillaire y compose une médecine esthétique comme un poème anatomique : avec rigueur, sensibilité et retenue. Entre vision artistique et précision clinique, il redonne aux visages ce qu’on n’aurait jamais dû leur enlever : leur singularité. 

Rencontre avec un sculpteur de lumière, pionnier discret mais visionnaire, qui défend une beauté indétectable, une harmonie presque chuchotée.

Votre parcours vers la médecine esthétique est atypique. Comment avez-vous commencé ?
Je suis arrivé à l’esthétique par curiosité. Au début des années 2000, encore à l’internat, j’ai vu un reportage sur des médecins à Paris qui utilisaient lasers et injectables. Ce n’étaient ni des dermatologues, ni des plasticiens, mais des « médecins esthétiques ». La discipline était alors marginale, ignorée par la faculté. J’ai rapidement intégré le premier diplôme universitaire de Médecine Esthétique en France, en 2002, encore en tant qu’interne. J’étais le plus jeune, et le seul à ne pas encore exercer. Cela m’a permis d’observer, de me former, de poser les bases d’une vision à long terme.

Vous avez été l’un des premiers à croire en cette discipline. Avez-vous rencontré des résistances ?
Oui, à l’époque, on était perçus comme des marginaux, presque des voyous. Faire une thèse sur un sujet esthétique en médecine générale, c’était impensable. Mais j’ai toujours eu le sentiment d’être à l’avant-garde d’un mouvement, dans un chemin presque tracé. Puis, en 2006, j’ai quitté la France pour Genève, où j’ai débuté entre médecine d’urgence et esthétique. En 2018, j’ai fondé Régeneva, avec l’envie de créer un lieu à mon image : humain, exigeant, accueillant, non ostentatoire.

ReGeneva sise à quelques encablures de l’aéroport de Genève (c) DR

Justement, quelle est votre philosophie dans la pratique ?
Je prône une esthétique indétectable. La performance, pour moi, c’est de créer de la beauté sans trahir. Il ne s’agit pas de lisser à tout prix, mais de restaurer l’harmonie, la fraîcheur, la lumière d’un visage. Je m’adresse à des patients qui cherchent le subtil, l’équilibre. Mon outil de prédilection : l’acide hyaluronique, que j’utilise comme le ferait un sculpteur avec de l’argile. Quant à la toxine botulique, elle est plus standardisée.

Quels sont les profils de vos patients ?
Ils me ressemblent, en quelque sorte. Ils viennent chercher un résultat naturel. Ceux qui veulent du “trop” ne poussent pas la porte de Régeneva. Et parfois, je réoriente, jéduque, ou je corrige ce qui a été mal réalisé ailleurs. Ce n’est pas ma mission principale, mais cela fait partie du métier.

Une injection de Botox, une des spécialités du Dr Thierry Dauvillaire (c) DR

Vous semblez accorder une place essentielle à l’écoute…
C’est indispensable. Ce métier se pratique avec les yeux, le cœur, et une véritable conviction. On lit le visage, on capte l’émotion, on comprend l’attente. Et surtout, on doit être capable de dire non. La responsabilité, c’est aussi déjouer la demande erronée. On est dans l’intime, dans le sensible.

Qu’est-ce qui vous touche le plus ?
Ce moment où la patiente se regarde dans le miroir, et dit : “Oui, c’est moi, mais en mieux”. Quand on voit à la fois le visage et la confiance s’illuminer. Ce résultat-là est aussi émotionnel que physique. Créer de la beauté et de l’estime, c’est puissamment gratifiant.

Et dans votre quotidien ?
Il n’y a pas de rituel figé. Je reste à l’écoute de mes propres émotions. Il faut être bien dans sa tête pour faire du beau. Quand je suis contrarié ou fatigué, une barrière invisible se crée entre la patiente et moi. Ce métier demande présence, concentration, générosité. Et en retour, il offre bien plus qu’il ne prend.

Quelles sont vos valeurs fondatrices ?
Le profit n’est pas une motivation. Le succès est la conséquence d’un bon travail, pas une fin. Ce qui nous anime, c’est le soin, le respect, l’attention. Régeneva, c’est un lieu où l’on traite avec sincérité, pas un show-room. L’esthétique a un impact immense sur le quotidien des gens. Elle mérite qu’on la pratique avec conscience.

Enfin, comment voyez-vous l’avenir ?Avec éveil. La discipline continue d’évoluer, de s’épurer aussi. J’apprends encore chaque jour. Et je transmets ce que je peux à mon équipe. Ce qui ne s’achète pas, c’est l’expérience, la patte, la vision. Et surtout, l’envie de faire du bien, de façon juste. C’est ce que je défends, œil pour œil, ride pour ride.